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« En photographie, ce n’est pas le photographe qui est important. »

Yann Arthus Bertrand

« Nous sommes entourés de miracles auxquels nous sommes habitués. Nous vivons par miracles, tout le vivant est miraculeux dans ses moindres détails, mais nous sommes si accoutumés au merveilleux quotidien qu’il a perdu tout pouvoir de nous émerveiller. »

René Barjavel : « La faim du tigre »

« La masse totale des humains et de leurs animaux domestiques sur terre représentent un peu plus de 96% des mammifères, la part des animaux sauvages est de 4%.

Les grands herbivores profitent de nos cultures ouvertes qui représentent un énorme garde-manger sans limite installé sur leur territoire et parce que ça nous gêne, ils sont considérés comme des animaux nuisibles au même titre que les insectes et certains peuvent être chassés toute l’année. 

La France (Belgique) compte une période de chasse les plus longue d’Europe et le plus grand nombre d’espèces chassables soit près de 90 : Chevreuil, sanglier, lièvre, perdrix grise, parmi eux 30% des oiseaux chassables sont en voie de disparition.

Est-ce normal ? Je pense qu’il y a sans doute un chemin à trouver entre la chasse responsable et les anti-chasses.

Le loup est au cœur des enjeux actuels de notre rapport au monde vivant. Revenu naturellement, le loup est l’un de nos super prédateurs, mais lui aussi nous gêne. Pour autant, sommes-nous enfin prêts à cohabiter avec les grands carnivores ? La coexistence voilà le mot-clé, car nous pouvons sortir des affrontements stériles, évoluer et changer notre regard et notre comportement.

La bonne nouvelle, c’est que notre nature est résiliente et que la faune sauvage se réinstalle facilement. En France, il existe des espaces de protection intégrale sans activité humaine ou la chasse est interdite où on laisse la nature s’exprimer librement et ça change tout dès qu’on laisse les animaux tranquilles, ils perdent leurs craintes de l’humain.

Les bouquetins des Alpes qui ne sont plus chassés en sont un bel exemple, ils se reposent devant nous sans que nous n’ayons besoin d’affûts et de caméras automatiques pour les observer, ils s’offrent à nous en toute confiance et c’est magnifique, c’est la vie à la place de la mort.

Regardez ces phoques, ces animaux jadis éradiqués par la chasse, ils sont désormais de retour. Quel bonheur d’admirer ces animaux sauvages revenus chez eux.

Quand on soutient l’écologie, on favorise aussi l’économie. Les animaux du parc national de Port-Cros en sont un bel exemple. Depuis que son espace est protégé, chaque mérou pendant les 20 ans de son existence rapporte ici 150000€ grâce au tourisme, soit plus de 1000 fois le prix d’un mérou péché. Chaque petit bout de la planète à son importance, nous pouvons tous préserver un peu de nature dans notre jardin si nous en avons un en laissant un coin en friche en évitant de tondre partout en respectant la vie qui va.

Quant aux campagnes, nos villages, nos villes et nos quartiers, nous sommes tous concernés par la disparition du vivant. Il nous appartient de réagir, nous en avons le pouvoir.

Nous avons le pouvoir de baisser le fusil pour enrayer le déclin de certaines espèces.

Nous avons le pouvoir de changer notre alimentation en mangeant bio si nous en avons les moyens pour faire diminuer la quantité de pesticides épandus dans le champs pour protéger les insectes les oiseaux et surtout nos paysans.

Nous avons le pouvoir de réduire notre consommation de viande industrielle qui détruit des écosystèmes entiers ici et à l’autre bout de la planète nous avons le pouvoir de replanter des haies des arbres dans nos champs qui sont souvent devenus des déserts de biodiversité.

Nous avons le pouvoir de rejoindre les milliers d’associations qui en France (Belgique) se battent au quotidien pour la biodiversité. Ce sont des dizaines de milliers de bénévoles qui font un travail formidable.

Osons rêver d’un monde où le sauvage fait son retour où des vols de milliers d’oiseaux animent le ciel ou des loups hurlent leur liberté sous les étoiles et ou des papillons revenus se posent délicatement devant nous comme des messagers multicolores.

Regardons le monde avec les yeux grand ouvert.

Avons-nous compris que le ver de terre est une espèce bien plus importante pour la vie sur terre que l’homme. »

Tiré du film « VIVANT » de Yann Arthus-Bertrand